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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Israël : carte blanche aux colons violents (Olivia Elias)

5 Octobre 2015 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine Colonisation occupation

Selon Olivia Elias, économiste et auteure d’études sur la colonisation de la Palestine (1) l'explosion de la violence des colons à l'égard des Palestiniens n'est pas accidentelle mais structurelle. « Les colons violents peuvent agir d’autant plus aisément qu’Israël a laissé s’instaurer une culture d’irrespect à l’égard de la loi et d’irresponsabilité à tous les échelons du dispositif militaire/policier/judiciaire en place en Palestine occupée. »

 

Fin juillet, une bombe incendiaire lancée à l’intérieur d’une maison palestinienne provoquait le décès d’un bébé, suivi de celui du père et tout récemment de la mère. Le slogan « Prix à payer » signait le crime. Le 26 août, un acte similaire visait d’autres membres de la famille Dawabcheh. L’onde de choc forçait le Premier ministre et le Président israéliens à sortir de leur silence habituel.

 

Que ne l’ont-ils fait plutôt ? Loin d’être isolée, cette agression s’ajoute à la longue liste des violences commises quotidiennement par des colons. Le Palestine Center a publié, jour par jour et mois par mois, la liste des incidents les plus importants survenus en 2011 (2). Y figurent des attaques à l’arme blanche, des bastonnades, des destructions de maisons et bâtiments, voitures et matériel, l’arrachage/incendie de milliers d’arbres, l’abattage de bétail. A cela s’ajoutent des kidnappings, des incursions et des rodéos dans les villages avec les colons roulant sur les piétons, l’aspersion de gaz et de produits toxiques... Les enfants ne sont pas épargnés, bien au contraire.

 

Durant la seule année 2011, on recense plusieurs décès et de nombreux blessés, dont certains laissés dans un état critique. Violant leurs engagements internationaux (notamment, la 4ème convention de Genève), les autorités israéliennes ont, par leur inaction et leur silence, encouragé de facto de tels actes qui rappellent le temps où le Ku Klux Klan sévissait dans le sud des Etats-Unis.

 

Entre 2006 et 2011, leurs agressions commises généralement en bandes organisées ont augmenté de 315 % alors que celles exercées par les Palestiniens de Cisjordanie baissaient de 95 %, rapporte le Palestine Center. Le total atteignait 1 000 incidents en 2011, et autant en 2014 selon les experts palestiniens, soit presque 3 actes par jour. Les rapports publiés par l’ONG israélienne Yesh Din montrent la banalisation du phénomène tout en soulignant les causes. En plus d’être enracinée dans la réalité de l’occupation-colonisation, la violence des colons est encouragée par les dysfonctionnements en cascade de l’appareil militaro/policier/judiciaire en place en Palestine occupée.

 

En témoigne le taux extrêmement faible de poursuites judiciaires : environ 7 % des 1 067 dossiers, ouverts par la police israélienne en Cisjordanie entre 2005 et la fin de 2014 et constituant l’échantillon Yesh Din, ont entrainé une assignation à comparaître devant un tribunal (3). Fin 2014, 57 affaires avaient abouti sur les 70 concernées avec les résultats suivants : verdict de culpabilité dans 33 cas, assortie d’une condamnation dans 20 uniquement.

 

La violence des colons, un phénomène non pas accidentel mais structurel

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