François Durpaire : «Nous sommes en train de former des légions de fous sanguinaires»

15 Janvier 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Racisme, #Éducation

Votre ouvrage démontre qu'il existe un traitement spécifique de la question musulmane dans l'éducation nationale. Des traitements discriminatoires d'élèves issus de l'immigration moins bien notés ou plus sévérement sanctionnés, une image de l'islam associée au terrorisme. Comment expliquez-vous ce constat ? Est-ce le résultat d'une politique avérée et préméditée ?

Il s'agit d'un traitement différencié très largement implicite mais qui n'est pas de la responsabilité directe des enseignants. Pour comprendre, il faut comparer ce sujet avec la question du genre dans les filières d'orientation, un phénomène accepté et largement étudié. Béatrice Mabilon-Bonfils et moi-même mettons en avant la même chose sur la question musulmane. Quand 15 fois sur 17, le mots islam est accolé à islamisme dans les manuels scolaires, il y a problème. Quand l'islam est considéré comme extérieure à la nation française, même chose. Dans certains ouvrages, le choix est fait d'illustrer la ville d'Evry par sa cathédrale récemment construite. Pourquoi ne pas montrer simultanément la mosquée d'Evry, côte à côte pour montrer que les religions ont toute leur place. Les enfants se retrouvent et se définissent sur les choses qu'on leur propose.

Comment lutter contre cette forme de ghettoïsation ?

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