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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Quartiers Populaires et institution policière : une humiliation raciste et sexiste atmosphérique (Saïd Bouamama)

23 Février 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Quartiers populaires, #Police Justice

Après la mort d’Adama Traoré en juillet dernier lors d’une « interpellation » par des gendarmes, les violences, les insultes racistes et le viol de Théo le 2 février par quatre policiers, a une nouvelle fois soulevé la colère des quartiers populaires en général, de leurs composantes issues de l’immigration en particulier. Alors que nous étions encore tous sous le coup de l’émotion et de la colère, le projet de loi assouplissant les règles de légitime défense des policiers était définitivement adopté par les sénateurs et les députés.

La dernière loi du quinquennat Hollande les autorise désormais à tirer après deux sommations dans cinq situations énumérées par le texte de loi. Le texte prévoit en outre un doublement des peines pour le délit « d’outrage à agent » faisant passer la peine possible à 1 an de prison et à 15 000 euros d’amende. La nouvelle loi instaure également l’anonymat des policiers dans les procédures judiciaires, pratique jusque-là réservée aux seuls enquêteurs des affaires de terrorisme.

Un sentiment d’impunité pour les uns voisine désormais un peu plus qu’auparavant avec un sentiment de négation pour les autres. Les deux versants du rapport social entre l’institution policière et les quartiers populaires sont exacerbés dans le sens d’un renforcement de la fabrique d’une humiliation raciste et sexiste atmosphérique.
Comme à chaque fois qu’il s’agit des quartiers populaires une série de contre-feux ont rapidement émergés dont la fonction est d’occulter la question première posée par les faits : celle du rapport social entre l’institution policière d’une part et les « noirs et arabes » des quartiers populaires d’autre part. Abordons trois de ces débats écran : la mise en exception des acteurs policiers sous la forme de l’affirmation outragée « toute la police n’est pas raciste » ; la mise en exception de la victime sous la forme de « Théo est un bon garçon » ; la mise en exception des faits sous la forme de la focalisation sur le viol.

La mise en exception des acteurs policiers

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