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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Islamophobie: qui est Christine Tasin, accusée d'apologie d'un acte terroriste? (Émilie Tôn)

27 Juin 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie

 Pour la présidente de "Résistance Républicaine", connue pour ses apéros "saucisson-pinard", l'attentat islamophobe de Londres "pourrait bien faire des petits partout". "Cela ne ressemble pas à une attaque de djihadiste, mais à celle d'un résistant au terrorisme (ou à l'islamisation)," écrivait Christine Tasin, présidente de l'association Résistance Républicaine, le 20 juin dernier sur le site éponyme. Dans son article, la militante d'extrême-droite, connue depuis 2010 pour ses apéros "saucisson-pinard" dans le quartier parisien de la Goutte d'Or,questionne les motivations de l'auteur de l'attentat islamophobe de Londres. Cette attaque, ayant eu lieu la veille de la publication, a fait un mort et dix blessés à la sortie d'une mosquée après la prière du soir dans le cadre du Ramadan. Pour ces propos, ainsi que le reste de l'article, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) a décidé de saisir le parquet de Paris, ce lundi, pour apologie du terrorisme et incitation à la discrimination, la haine et la violence. Une procédure à laquelle Christine Tasin, qui revendique son "droit d'être islamophobe", est habituée. Au cours des quatre dernières années, la compagne Pierre Cassen, fondateur du site Riposte Laïque, a déjà été condamnée à trois reprises pour des faits similaires. Pour se défendre, elle avance chaque fois sa liberté d'expression et d'opinion. "Certains peuvent y voir une forme de reconquista" Dans le brûlot du 20 juin, cette "femme de gauche", comme elle se décrit dans une interview à Libération, émet des hypothèses quant à l'identité de l'auteur de l'attaque. Est-il un proche d'une des victimes des derniers attentats à Londres "rendu fou de douleur, assoiffé de vengeance"? S'agit-il "d'un patriote anglais qui n'en peut plus des mosquées, des emburkinées, de l'invasion musulmane"? Ou a-t-il "décidé de lutter contre le terrorisme avec le système oeil pour oeil, dent pour dent"? Dans ces trois cas, "cela peut se comprendre," affirme l'ancienne professeure. Au cours des jours suivants sa publication, le texte est supprimé du site de Résistance Républicaine, dont les trois premières rubriques -sur le coran, le halal et les "fondamentaux"- démontre une certaine obsession pour l'islam. Cependant, le CCIF effectue une capture d'écran et fait dresser un constat d'huissier "pour saisir toutes les preuves desdites déclarations". Contactée par L'Express, Christine Tasin déclare ne pas être au courant du signalement à son encontre et avance que l'article a été supprimé après avoir été mis en ligne "par erreur" par l'un des modérateurs du site alors qu'il n'était qu'à "l'état de brouillon".

 La militante avance également qu'elle souhaitait compléter l'article par une partie développant l'idée "de renvoyer dos à dos le terrorisme musulman et le terrorisme non-musulman". "Pour certains, [cet acte] peut être considéré comme une résistance à l'occupation, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, il y avait une résistance à l'occupation nazie." Pour autant, Christine Tasin n'y perçoit pas d'incitation à la haine ou à la violence, ni d'apologie du terrorisme. "Je dis simplement que certains peuvent y voir une forme de reconquista et voir en Darren Osborne [l'assaillant] un nouveau Charles Martel. Mais je n'ai pas écrit un seul mot pour inciter d'autres personnes à faire la même chose." L'apologie "claire et nette" d'un acte terroriste Pour le CCIF, c'est pourtant clair. Conclure par "l'attaque de la nuit dernière à Londres pourrait bien faire des petits partout" relève précisément du "type de discours qui a encouragé et légitimé le passage à l'acte de Darren Osborne". A l'heure où le maire de Londres, Sadiq Khan, rapporte une multiplication par cinq des actes islamophobes dans son pays, "on voit ici tout le danger et la violence, dans les propos comme dans les actes auxquels Mme Tasin encourage," écrit le collectif sur son 

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