Survivre à la connerie. Paranoïa et fantasmes apocalyptiques du Ku Klux Klan à Egalité & Réconciliation…
8 Octobre 2014 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Extrême-droite, #Soral
Le texte suivant est extrait d’un dossier à paraître bientôt…
La crise écologique sert aussi de terreau à un courant qui traverse toute l’extrême-droite, le «survivalisme». En effet dans l’imaginaire de nombreux courants l’hypothèse d’une catastrophe écologique vient aisément se superposer à celui d’une guerre raciale et inversement, le tout avec pour toile de fond la crise économique. Il existe aujourd’hui dans le monde toute une sous-culture dite « survivaliste » dont le principal objet est de
se préparer au pire (catastrophe naturelle, guerre civile…). On pourrait penser qu’il s’agit là seulement de quelques individus ayant des idées farfelues de calendrier maya où influencés par le grand retour au cinéma ces dernières années du thème post-apocalyptique (Je suis une légende, Le livre d’Eli…). En réalité cela peut prendre des aspects extrêmement inquiétants. Le survivalisme consiste à se retrancher, accumuler des armes, tout matériel pouvant servir à survivre et combattre, des vivres, mais aussi à se former, à la chasse au combat rapproché, au tir etc…
Au début des années 60, dans un contexte de guerre-froide avec l’Union Soviétique et la hantise d’une attaque contre les état unis, le concept de « leaderless resistance » (en français « resistance sans chef ») va être développée aux États-Unis par des cercles d’officiers appartenant à différentes agences gouvernementales de renseignement face aux défis que représentent alors les « conflits asymétriques » et dans l’optique de la formation d’une cinquième colonne sur le territoire américain mais aussi européen, le fameux « stay behind ». Le principe étant de former des micro-cellules combattantes pouvant frapper des cibles qui leur sont désignée et se revendiquer d’une idéologie particulière mais n’ayant pas de portes paroles, frappant de manière aléatoire, sans plan ni stratégie pré-établie et ne revendiquant pas leurs actes.
Les cellules de résistance sans chef se protégeraient ainsi des dégâts que peuvent causer à une organisation les délateurs où les agents infiltrés, ou du moins les réduiraient grandement. En 1978 l’idéologue William Pierce proche des nazis américains et fondateur de la National Alliance publie « Turner’s diaries » (Les carnets de Turner), dans ce roman qui est devenu et reste aujourd’hui une référence pour les jeunes néo-nazis du monde entier il théorise la « stratégie du loup solitaire », fait l’éloge de la ségrégation, de la guerre raciale et du… « survivalisme ».
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