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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

2009 : Visite de Netanyahou : Une occasion pour lui demander de rendre des comptes (juin 2009)

1 Janvier 2010 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Israël et le sionisme, #Palestine, #MRAP expressions plurielles, #Repères

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou va être reçu ce mardi par le Président Nicolas Sarkozy .

Cette visite en France fait suite à celle de son ministre des Affaires étrangères connu pour ses propos racistes Avigdor Lieberman mais qui avait été néanmoins reçu par son homologue Bernard Kouchner sans que ce dernier n’exprime la moindre indignation pour ces propos.
Si la tournée de Lieberman effectuée en Europe, sa réception par des chefs de gouvernements, son entretien avec Bernard Kouchner avaient sans nul doute pour objectif tout autant de sonder les réactions européennes après la formation du gouvernement israélien que d’apporter la preuve aux yeux de l’opinion publique internationale que malgré la présence de l’extrême droite en son sein le gouvernement restait néanmoins fréquentable, la visite du Premier ministre Benyamin Netanyahou au Président Sarkozy entre dans un autre cadre.

Prenant place après le discours du Caire du Président Obama, l’inscription dans cette chronologie donne à cette visite tout son caractère et peut expliquer –hypothèse plausible - le report d’une visite de Benyamin Netanyahou en France initialement prévue le 3 juin.
Ainsi cette visite a-t-elle lieu- après celle –préséance oblige- effectuée par Benyamin Netanyahou le 18 mai aux Etats-Unis et après le cadrage opéré par le discours du Président Obama au Caire…Preuve que ce sont bien les Etats-Unis qui gardent le rôle déterminant et sont le point de passage obligé de toute solution et que malgré ses efforts, son amitié pour Israël, la remise en cause de la politique traditionnelle de la France, Nicolas Sarkozy ne peut espérer jouer sur la scène du Moyen-Orient qu’un rôle secondaire de commis.

Après la réponse totalement dilatoire qu’il a donnée, lors de sa conférence de presse de la semaine dernière, aux propositions des Etats-Unis, il est à craindre que Benyamin Netanyahou ne mette à profit sa visite en France pour obtenir de Paris le soutien dont il a besoin, desserrer l’étreinte que font peser les nouvelles propositions étatsuniennes et faire oublier l’inconsistance de ses réponses tout en laissant les choses traîner en longueur.
Les commentaires du gouvernement français laissent craindre une « compréhension » inadmissible pour les positions israéliennes alors même qu’elles représentent un recul absolument considérable.

Pour le MRAP, aucun renoncement au droit international ne peut être toléré et le gouvernement français se doit de condamner sans aucune réserve une politique israélienne définie par le discours de Netanyahou qui tourne délibérément le dos à toute possibilité de paix et qui rend quasiment impossible, par les conditions inacceptables posées, la création d’un Etat palestinien.
Le refus du gel des colonies, la non-délimitation des frontières, le refus du partage de Jérusalem, la création d’un Etat démilitarisé suffisent à expliquer le refus des Palestiniens
L’exigence de reconnaissance du caractère juif de l’Etat d’Israël est également inacceptable ; outre qu’elle évacue la question des réfugiés palestiniens, elle porte gravement atteinte à la présence de la minorité palestinienne qui représente 20% de la population en Israël.
En ce domaine, le MRAP exige que soient demandées des explications au gouvernement israélien et que de sérieuses garanties soient obtenues quant aux droits des Palestiniens d’Israël et contre toute tentative détournée ou délibérée d’opérer un transfert, c’est à dire une nouvelle expulsion des Palestiniens hors du territoire d’Israël qui représenterait l’ultime phase d’un nettoyage ethnique qui avait culminé en 1948.
Durant la dernière campagne électorale, Tzipi Livni, candidate du parti Kadima et alors ministre des Affaires étrangères d’Israël, avait déjà préconisé la création d’un Etat palestinien vers lequel seraient transférés les Palestiniens d’Israël manière détournée de les expulser et de transformer Israël en un Etat réservé aux seuls juifs.

Pour le MRAP, la visite du Premier ministre israélien devrait être également l’occasion pour le Président Sarkozy de demander des comptes sur les massacres perpétrés par l’armée israélienne lors de son agression contre Gaza, véritables crimes de guerre que le gouvernement israélien entend couvrir et qui déshonorent ceux qui les ont commis comme ceux qui les ont commandés ou ceux qui les couvrent et pour lesquels de nombreuses organisations au niveau international demandent l’ouverture d’une enquête et l’inculpation des responsables.

Pour le MRAP, la question de l’Iran présentée exagérément par Israël comme un problème de survie ne doit pas servir de prétexte à une occultation de la question palestinienne et à un soutien détourné apporté à Israël. L’Iran ne doit pas éviter au Président français d’aborder sans détours la question palestinienne.

Néanmoins le MRAP émet des doutes sérieux et sur les intentions et sur la volonté du Président Sarkozy de transmettre au Premier ministre israélien les protestations des citoyens de France, lassés des manoeuvres israéliennes pour éviter la reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens à un Etat conforme aux résolutions internationales et qui, pour remédier à l’absence de mesures pour contraindre Israël à respecter le droit international, ont lancé une campagne de boycott pour laquelle le MRAP a développé un argumentaire disponible sur son site et dans lequel il demande également l’embargo des armes à destination d’Israël et la cessation de toute coopération militaire.
MRAP commisson Moyen-Orient
23 juin 2009

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